« Un an après la nomination de Maurice Leroy à la tête du ministère de la Ville, quel bilan tirez-vous ?
Un bilan amer. La création de ce ministère de plein droit a suscité l’espoir d’une relance de la politique de la ville. Il n’en a rien été. Mise à part l’expérimentation sur les futurs contrats urbains de cohésion sociale (Cucs), aucune décision ou mesure destinée à relancer une dynamique n’a été prise et aucune annonce précise sur le programme national de rénovation urba
ine (PNRU) 2 n’a été faite. En revanche, nous constatons une diminution globale et régulière des moyens, qui a un impact très négatif sur les porteurs de projet et un fort désengagement de l’Etat. (…) »
+ Le dossier du 7 novembre complet, avec l’accord de la Gazette des communes
Extrait du dossier du 7 novembre : « Echec de la politique de la ville – Les professionnels à bout de souffle »
(voir ci-dessous le dossier complet)
Sylvie Rebière-Pouyade, présidente de l’IRDSU
« Face au désengagement de l’Etat, les acteurs locaux doivent prendre l’initiative »
Un an après la nomination de Maurice Leroy à la tête du ministère de la Ville, quel bilan tirez-vous ? _ Un bilan amer. La création de ce ministère de plein droit a suscité l’espoir d’une relance de la politique de la ville. Il n’en a rien été. Mise à part l’expérimentation sur les futurs contrats urbains de cohésion sociale (Cucs), aucune décision ou mesure destinée à relancer une dynamique n’a été prise et aucune annonce précise sur le programme national de rénovation urbaine (PNRU) 2 n’a été faite. En revanche, nous constatons une diminution globale et régulière des moyens, qui a un impact très négatif sur les porteurs de projet et un fort désengagement de l’Etat.
Comment réagissent les professionnels ?
Les équipes « projet » éprouvent un sentiment d’abandon mais font face aux difficultés. Heureusement, le PNRU commence à porter ses fruits. Mais les moyens pour le développement social des quartiers ne sont pas à la hauteur des effets de la crise. Parmi les professionnels, le fossé se creuse entre ceux qui se déclarent en situation de crise et se disent incapables de se projeter dans l’avenir et ceux, plus rares, qui parviennent à construire une action locale. Globalement, nous sommes très préoccupés par les inégalités de situation et de moyens entre collectivités.
Quelles sont les perspectives ?
Franchement, nous avons du mal à en avoir, faute de réflexion stratégique nationale et de réflexion sur la géographie prioritaire ou sur la péréquation, par exemple, pour les prochains mois. Nous prenons acte du manque d’ambition de l’Etat et nous invitons les acteurs locaux à prendre l’initiative pour construire autrement l’avenir des quartiers les plus fragiles. Sur le terrain, certaines équipes et leurs élus se sont déjà donné les moyens d’agir, en s’appuyant sur leur propre ingénierie. Ils ont élaboré leur projet de territoire en mettant en place une évaluation, en consolidant l’observation et en ajustant leurs objectifs. Les acteurs locaux peuvent réagir pour tirer les quartiers vers le haut. »
LE DOSSIER – « Echec de la politique de la ville : les professionnels à bout de souffle », un dossier de la Gazette des communes
« Financement, contractualisation, rénovation urbaine… les élus et les professionnels brossent un sombre tableau de la politique de la ville et déplorent l’absence de volonté politique (…) »
A l’occasion des Assises nationales de la politique de la ville d’Amiens, la Gazette des communes a publié dans son numéro du 7 novembre un long article qui reprend des éléments de l’enquête annuelle de l’IRDSU. Nous le publions ci-dessous, avec l’accord de la Gazette des communes.
Vous y retrouverez des interview de Sylvie Rebière-Pouyade, présidente de l’IRDSU – « Face au désengagement de l’Etat, les acteurs locaux doivent prendre l’initiative » – de Claude Dilain – « Nous nous heurtons à un silence assourdissant » et de Renaud Epstein – « Faut-il attendre des émeutes pour agir ? ».
