« Avenants aux CUCS 2011-2014 : Les acteurs locaux doivent prendre l’initiative », un communiqué de l’IRDSU en 2011

A défaut de réforme de la Politique de la Ville, l’enjeu de cette année est celui des avenants destinés à mettre à jour le diagnostic, les objectifs et les engagements des partenaires des Contrats Urbains de Cohésion Sociale.

Nous ne parlons pas des « avenants expérimentaux » qui ne toucheront que 33 sites choisis de manière unilatérale par l’Etat sur une logique dont on a du mal à comprendre les principes. Ceux-ci ne s’intéressent qu’à trois « thèmes » (emploi, éducation, sécurité), dans une approche par quartier et avec des outils prédéfinis. La gouvernance n’est concernée qu’à la marge, tout comme l’observation, l’évaluation locale, l’ingénierie, le volet urbain ou l’innovation. Quant aux principes de projet ou de « pouvoir d’agir » des habitants, ils sont absents. Et c’est finalement une Politique de la Ville « à minima » qui aura du mal à constituer les « bases de travail » d’une contractualisation, après 2014 !

Non, il s’agit bien des avenants que chacun des 500 territoires en Contrats Urbains de Cohésion Sociale devait signer avec son Préfet. L’occasion, après quatre ans de statu quo, de relancer le projet au niveau local.

Alors, à quelques jours de la fin juin, où en sommes-nous ?

Et bien, faute d’impulsion ministérielle claire – ni même de circulaire de cadrage – très peu de véritables avenants ont été signés. Dans la plupart des villes, ce sont des avenants administratifs de simple reconduction qui ont été signés. Quand ils ont été signés…
La plupart des acteurs locaux sont aujourd’hui confrontés à la dégradation de la situation socio-économique des quartiers. Et dans le même temps, l’Etat joue de moins en moins son rôle de garant de la cohésion sociale. Il investit ses moyens dans des appels à projet nationaux sans lien entre eux et sans se soucier des particularités locales. Il se désengage de son rôle de copilote des projets locaux. Et les réductions de crédits parfois drastiques impactent les quartiers les plus fragiles et leur tissu associatif qui essaie de maintenir le « vivre ensemble ».

Dans ce contexte, il est difficile de se projeter et de consacrer les moyens nécessaires à l’observation, à l’évaluation et à l’ingénierie. Pourtant, certains territoires – grandes, moyennes ou petites collectivités – se donnent les moyens de réagir. Parce qu’ils s’étaient déjà engagés dans une logique qui dépasse les seules questions de contractualisation et parce qu’ils avaient une vraie ingénierie, ils ont su élaborer leur Projet de Territoire, mener une évaluation, consolider l’observation, préciser leur géographie prioritaire, ajuster leurs objectifs et définir la gouvernance locale.

Prenant acte du manque d’ambition de l’Etat pour la Politique de la Ville, nous invitons donc les acteurs locaux à prendre l’initiative et à faire d’un contexte qui a mis en évidence les fragilités de beaucoup de territoires, l’occasion de construire autrement l’avenir des quartiers les plus fragiles.

C’est dans cette optique que nous proposons à tous les acteurs de la Ville (associations d’élus, associations de professionnels mais aussi représentants du monde associatif et des habitants, …) de travailler ensemble pour organiser à l’automne 2011 des « Assises de la Politique de la Ville » qui permettront de confronter les points de vue et de contribuer ensemble à l’avenir de nos villes.

Le bureau de l’IRDSU, le 22 juin 2011

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