L’IRDSU va publier, de janvier à mars, des synthèses des différents ateliers organisés durant l’année 2015.
Cette première fiche résume les travaux de la journée co-organisée avec le Centre de Ressources RésoVilles le 20 mars à Nantes. Elle s’est appuyée sur la présentation du cycle de qualification animé par le sociologue Thomas Kirszbaum. À partir de cette analyse, l’objectif de la journée du 20 mars était d’identifier de manière concrète les leviers sur lesquels les acteurs locaux peuvent jouer pour faire évoluer leurs organisations et méthodes de travail afin, petit à petit, de mobiliser de façon plus effective l’ensemble des politiques publiques au service des quartiers populaires.
La Politique de la ville ne peut, avec ses seuls moyens « spécifiques », corriger les déséquilibres socio-urbains et la concentration de difficultés dans les quartiers populaires. Elle a besoin que les politiques publiques et les services publics de droit commun « prennent mieux en compte les quartiers », « s’adaptent », « prennent le relais »… Cette idée fait largement consensus depuis l’origine de la Politique de la ville, et les contraintes budgétaires fortes n’ont fait qu’alimenter cette revendication.
Pourtant, cet enjeu doit sans cesse être rappelé ; il s’est retrouvé au coeur du débat public des dernières années, des avenants CUCS expérimentaux jusqu’aux nouveaux contrats des villes. Et les premières leçons du travail en cours montrent que les avancées restent très faibles dans ce domaine.
D’abord, parce que le « droit commun » reste une notion floue qui résiste aux inventaires et encore plus aux chiffrages. Et, comme le montrent les enquêtes menées par l’IRDSU, chaque territoire conçoit les rapports entre « droit commun » et « Politique de la ville » à sa manière. Plus que la délimitation de l’un et de l’autre, ce sont le positionnement et les interactions entre les politiques publiques classiques et la logique contractuelle propre à la Politique de la ville qui sont significatifs.
Ensuite, parce que c’est une question particulièrement complexe qui ne peutpas se réduire à celle de l’apport financier. Au-delà de la mobilisation des moyens de droit commun, c’est aussi l’adaptation des politiques publiques classiques aux enjeux des quartiers populaires et la coordination globale qui importent.
Enfin, parce que la séparation d’avec le « droit commun » semble largement inscrite dans les gènes de la Politique de la ville telle qu’elle est généralement menée. C’est finalement la manière même de la mener et de l’organiser qui doit être interrogée, que ce soit dans le positionnement des équipes et des démarches de projets de territoire ou les relations partenariales.
Pour éclairer cette question complexe, nous nous sommes appuyés sur le travail mené par RésoVilles – le Centre de Ressources Politique de la ville des régions Bretagne et Pays de la Loire – et le Centre de Ressources Politique de la Ville de l’Essonne (CRPVE) avec le sociologue Thomas Kirszbaum. Menés tout au long de l’année 2014, ces cycles de qualification ont mobilisé plusieurs centaines de participants, venus d’horizons différents, pour traiter ce sujet, mais aussi créer des ponts entre les réseaux thématiques existants et essayer de constituer une approche commune. Des rencontres, articulant théorie et partage d’expériences, ont permis de clarifier la notion du droit commun, de faire le point sur les pratiques, de les questionner, et d’identifier les pistes de changement comme les freins au changement.
AU SOMMAIRE :
4 idées à retenir…
1 – COMPRENDRE – Intervention de Thomas Kirszbaum : « Mobiliser le droit commun, du mot d’ordre à la pratique »
2 – AGIR – Focus sur les expériences de Nantes et Rennes
3 – AGIR – Pistes de travail proposées par les participants à l’issue des ateliers
L’essentiel des ateliers 2015 – 1/8 : « Quelle organisation locale pour mobiliser le droit commun au service des quartiers ? »